Entretenir sa mémoire

Revue de presse

Entretenir sa mémoire

La mémoire peut se travailler et se conserver ! À Uzès, l’Université populaire s’est emparée de cet enjeu en proposant deux fois par semaine des ateliers santé autour de cette thématique. 

PERDRE SES CLEFS, ne plus se souvenir de sa place de parking, autant de petits oublis qui peuvent arriver à tout le monde mais qui, répétés, peuvent devenir très handicapants pour certains. Car derrière ces actions du quotidien, qui peuvent paraître banales, se cachent de véritables efforts pour notre cerveau. À Uzès, l’Université populaire (UP), s’est récemment emparée de cet enjeu, en proposant des ateliers dédiés à l’entretien de cette mémoire.

OBJECTIF : AUTONOMIE ! 
Débutés en septembre dernier, ces ateliers se déroulent deux fois par semaine, le mardi et mercredi, dans les locaux de l’annexe de l’UP. Par groupe de dix au maximum, les participants sont encadrés par Marjorie Jego, diplômée et coach depuis plus de 16 ans. «Avec ces ateliers mémoire, l’objectif premier est de maintenir l’autonomie. Avec le temps, la vieillesse, c’est ce que tout le monde cherche à conserver. La pratique permet de ralentir l’inévitable dégénérescence, de se sentir plus à l’aise dans ses actions et conversations du quotidien. Que l’on soit malade ou pas, on peut tirer des bénéfices de ces séances. De plus, cela permet de proposer aux participants un moment de partage dans le cadre d’une vie associative et de casser l’isolement dans lequel les bénéficiaires peuvent parfois se trouver», décrit la professionnelle qui propose également des ateliers équilibre à l’UP.

A RÉPÉTITION, CLEF DE LA RÉUSSITE 
En pratique, ces ateliers se passent sous forme de modules. Les participants débutent par 14 séances de découverte et de mise en place d’objectifs, puis d’autres peuvent suivre afin de maintenir et approfondir les exercices. «On va faire travailler toutes les mémoires, explique Marjorie Jego. Je vais chercher à agir autour des stimulus visuels, physiques, auditifs... Toujours à travers le jeu, on se marre bien en général». Depuis septembre, la coach observe d’ailleurs déjà plusieurs évolutions positives sur les participants. «Dans leur quotidien, difficile à dire, mais en séances, je vois déjà de belles évolutions. Lors des premières séances, retenir deux ou trois enchaînements de mouvements était compliqué. Aujourd’hui, toute la série se fait avec fluidité et même en musique ! J’observe aussi une vraie cohésion dans le groupe. Il n’y a pas de jugement, les personnes plus à l’aise accompagnent ceux plus en difficulté avec bienveillance. Il y a aussi la fierté de se dire "je suis capable"». 

LA POSSIBILITÉ D’ÊTRE REMBOURSÉ 
De plus, il est à noter que cette activité «peut être remboursée», indique l’UP. «Dès lors qu’une personne rentre en catégorie Gir 5 ou 6 (les GIR 5 et 6 sont les plus hauts niveaux d’autonomie de la grille Aggir*, utilisée pour l’évaluation de la dépendance), sur présentation d’un justificatif, CAP prévention senior subventionne entièrement l’inscription à cet atelier. Quand on sait que 42% de la population d’Uzès ont plus de 60 ans, il y a un vrai potentiel d’éligibilité». Ànoter également, la possibilité de faire une séance d’essai. «Quoi qu’il en soit, le secret de la réussite de cet atelier repose sur la régularité des séances», rappelle l’association uzétienne. La date est donc donnée, le prochain module de 14 séances démarre le 5 février.

EN PRATIQUE ASTUCE MÉMOIRE ! 
Enfin, en ce début d’an-née, Marjorie confie son astuce mémoire à appliquer dès maintenant : «Avant de ranger quelque chose, avant de faire une tâche que l’on est susceptible d’oublier rapidement, il faut marquer l’instant. Pour cela, faire un mouvement, émettre un son. Exemple, je range mes clefs et juste après, je tape dans mes mains en tournant sur moi-même. On n’a pas forcément l’air malin, mais ça permet à notre cerveau de mieux saisir l’instant et de ne pas oublier».

*Autonomie,Gérontologie,GroupesIso-Ressources. 

LUCAS LABERENNE

Le Républicain d’Uzès et du Gard N°4035 - Jeudi 23 janvier 2025