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Club lecture
Je me souviens du 1er Goncourt que j’ai lu : C’était L’Amant de Marguerite Duras (1984). Le récit d’une enfance, d’une adolescence en Indochine. Une double provocation pour ce 1er amour au 1er regard: une mineure et un « jaune ». et une magnifique interview par Bernard Pivot dans Apostrophes (archives INA 1984).
Je me souviens d’un Goncourt qui m’a bouleversée, troublée et que je ne mettrai jamais dans les mains d’une jeune mère. C’est Chanson douce de Leila Slimani (2016). Un réel cauchemar de mère, une nounou trop parfaite qui progressivement s’impose et manipule. Au fil des jours, la dépendance mutuelle conduit au drame.
Je me souviens d’avoir lu le Goncourt bien avant qu’il ne soit sélectionné. Dans l’été, je m’étais plongée dans le magnifique roman de Jean-Paul Dubois Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon (2019) qui parle d’humanité, de révolte à l’égard de toute injustice. Des gens formidables, d’autres plus mesquins, égoïstes, orgueilleux, le meilleur côtoyant le pire.
Je me souviens d’un Goncourt qui fut le 1er roman d’un auteur persan en français, un petit bijou: Syngué Sabou, Pierre de patience d’Atiq Rahimi (2008). La naissance de la parole d’une femme afghane musulmane qui s’adresse à son époux vraisemblablement dans le coma et lui livre une parole libérée révélatrice de ce que ces femmes endurent.
Je me souviens d’un Goncourt gardois, celui de Jean Carrière pour L’épervier de Maheux(1972). Une histoire en pays protestant, le haut pays des Cévennes, qui conte la disparition d’un monde rural dur dans lequel tout se dispute et fait écho à la très belle chanson de Jean Ferrat La Montagne.
Je me souviens d’un ancien Goncourt 1942, Pareil à des enfants de Marc Bernard. Un roman qui va droit au cœur : une enfance pauvre à Nîmes, des souvenirs d’enfance.
Je me souviens d’un livre qui change le rapport aux autres, qui a touché les lycéens et m’a touchée : S’adapter de Clara Dupont-Monod. L’histoire d’un enfant différent qui transforme une famille. Un roman dans lequel le sort défait les rôles.
Je me souviens et me souviendrai de L’ordre du jour d’Eric Vuillard (2017), Les champs d’honneur de Jean Rouaud (1990), Du domaine des murmures de Carole Martinez (2011), de Madelaine avant l’aube de Sandrine Collette (2024), d’Houris de Kamel Daoud (2024).