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Revue de presse
Trois siècles d’éducation populaire
L’Université populaire de l’Uzège a repris ses activités depuis quelques semaines. Le président, Alain Bozonnat, a accueilli les adhérents le 19 octobre et retracé l’histoire de cette association incontournable.
LA SOIRÉE du 19 octobre avait notamment pour but d’accueillir les nouveaux adhérents de l’Université populaire de l’Uzège. Un rendez-vous qui est toujours l’occasion pour le président Alain Bozonnat de prendre un peu la parole et cette année, pour relever le défi lancé par les randonneurs de l’UP au cours d’une balade, il a retracé trois siècles de la vie des UP. Auparavant, à sa demande une minute de silence a été observée en mémoire de Dominique Bernard, dont les obsèques avaient eu lieu le matin même à Arras et qui avait cofondé en 2002 une UP dans sa ville.
L’Éducation populaire fut une exigence du XIXe et une réponse à l’évolution de la société née du besoin de renforcer les liens entre l’État et les citoyens au cours d’un siècle où les régimes politiques se sont succédé alternant idées révolutionnaires et contre révolutionnaires. Un siècle au cours duquel la croissance économique ne fut jamais aussi forte, 50% en moins de 15 ans. Un siècle de recomposition sociale, d’industrialisation où s’opposent bourgeoisie capitaliste et classes labo-rieuses voire dangereuses. Des lois qui apportent quelques garanties : législation des syndicats, création des bourses du travail, suppression du livret ouvrier, Fondation de la ligue de l’enseignement, lois Ferry qui s’accompagnent d’une évolution du système éducatif qui sera le terreau des Universités populaires avec l’éclosion des mouvements coopératifs. On y retrouve un certain Charles Gide, fils de la bourgeoisie protestante uzétienne, qui fut dirigeant historique du Mouvement coopératif, membre de la Ligue des droits de l’homme aux côtés de Georges Deherme, ouvrier sculpteur sur bois et initiateur des Universités populaires, de Gabriel Seailles, philosophe et penseur socialiste.
RATTACHEMENT AUX MINISTÈRES
Le 12 mars 1899 a été créée la Société des Universités Populaires fondée sur le développement supérieur du peuple et l’éducation éthique sociale mutuelle, sans caractère politique ou religieux. Les UP s’essaiment ainsi au début du XXe (222 entre 1890 et 1914). La convivialité autour du savoir intellectuel entre ouvriers et bourgeois est de mise, les activités gratuites. Mais peu à peu, l’emprise des intellectuels se fait de plus en plus prégnante et le nombre d’ouvriers décline. Entre temps, l’Instruction publique est devenue l’Education nationale (1932) et le droit à la formation professionnelle reconnue (1939). En 1959 est créé le ministère de la Culture et en 1981 un éphémère ministère du Temps libre. D’autres universités comme celle du Temps libre, du troisième âge, des Savoirs apparaissent. Rapidement, la Culture s’oppose à l’animation socio-culturelle, raflant toutes les subventions. Si le premier ministère de tutelle de l’Éducation populaire fut celui du ministère de la Jeunesse et des Sports, elle est désormais rattachée au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Une genèse racontée en détail par le président de ce qui est aujourd’hui l’Université populaire de l’Uzège.
A.G.
Repères
L’Université populaire de l’Uzège est née le 4 mai 1986 dans la Maison d’Uzès (1988-98), puis boulevard de La libération (1998-2018) avant de s’installer avenue de la Gare dès 2018. C’est l’une des plus grosses associations d’Uzès. Ses valeurs sont restées les mêmes : un savoir partagé, des activités dans les domaines socio-linguistiques,culturels, bien-être et développement personnel et formation professionnelle.
Le Républicain d'Uzès et du Gard N°3970 - jeudi 26 octobre 2023